« Je ne suis heureux que par paresse. Le malheur, c'est trop de boulot ! »
Mia Couto

Les comptes-rendus-avis de lecture de la librairie Vaux Livres

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Gilles D. Perez

Gilles D. PEREZ

Autofrictions
Naïve

2 | 218 pages | 02-09-2011 | 19.3€

Pour fuir sa vie parisienne qui se délite, Joseph Toledano postule sur un poste de lecteur de littérature française à l’université de Sofia et à sa grande surprise l’obtient : « J’étais de bonne humeur, je changeais de vie, c’était inespéré ». Sans parler le Bulgare, Joseph trouve aisément sa place dans cette société qui n’a pas encore digéré sa longue période sous le joug communiste, les rencontres féminines se multiplient : « Et puis le sexe pendant la dictature, c’était notre seule liberté, du coup on est intoxiqués, on est drogués, Joseph ». Jusqu’à l'inattendu « glissement de terrain » où lors d’une soirée, Joseph est arrêté et se retrouve seul dans un commissariat face à des agents de police déchaînés. Les coups pleuvent, les insultes hurlées. Incompréhension. Joseph est perdu, prend peur, ne voit pas l’issue ni les raisons de cette violence. Devant la brutalité de ses tortionnaires, tous les sentiments animent Joseph. Cet isolement éprouvant est alors propice à un flash-back sur sa vie, ses rencontres, ses amours, son histoire, ses errements, ses choix assumés. Cette longue nuit bulgare suivie d’une convalescence pénible incite Joseph à poursuivre son introspection mais aussi renaître et certainement repartir vers une vie plus sereine. La plus longue nuit de Joseph, aussi dantesque que salvatrice !

« Le texte n’est ni un reflet ni un analogue du moi dans un autre plan, c’est et ça reste toujours une création, un mensonge. »

Fiche #1017
Thème(s) : Littérature française


Gilles D. PEREZ

Le goût des abricots secs
Le Rouergue

1 | 95 pages | 07-03-2008 | 10.2€

Deux hommes devenus célibataires sont solitaires. Ils vivent tous les deux dans le souvenir d’une femme (l’une est morte et l’autre a quitté son mari) et séparés par une cloison. Ces deux fantômes errent dans une résidence désertée. L’un a plus de 80 ans et occupe ses journées à écouter le même air au piano, "Les scènes d’enfant" de Schumann, un air que sa femme jouait et rejouait avec perfection comme une obsession. Les deux hommes se rencontrent régulièrement et chacun renvoie à l’autre son image et l’image de la femme absente. Le silence tranche avec cet air de Schumann et la mélancolie du jeune homme trouve son double dans ce vieil homme élégant et patient. Peu à peu, ils dévoilent à mots couverts et discrètement leur histoire, timidement, par petits indices. Une complicité indéfectible les unit dans ce temps qui passe inexorablement. Un beau texte mélancolique sur deux hommes naufragés unis face à la solitude, à l’amour perdu et au temps qui passe.

Premier roman

Fiche #369
Thème(s) : Littérature française